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mercurio
Mercurio propose des outils, des solutions et des prestations permettant d’ EXPERTISER – VALORISER – MEDIATISER des objets et des ouvrages grâce à la numérisation et aux traitements intelligents des données.
Mercurio révolutionne l’imagerie d’expertise en développant des solutions de numérisation massive pour des usages tels que la conservation, l’expertise, la valorisation ou le suivi d’objets rares ou précieux. Mercurio donne du sens à vos contenus grâce à ses outils d’enrichissement , environnements collaboratifs et interfaces spécialisées en fonctions des usages

Le musée d'Histoire de Marseille présente les collections archéologiques et historiques de la plus ancienne ville de France. Il est un acteur majeur de la recherche de solutions technologiques pour mettre en valeur ce patrimoine.

Our main application domain is Cultural Heritage (that is a rather natural choice since we live in Tuscany), including virtual museums, restoration, documentation and rapid reproduction.
Projet Alcazar
Le bloc dit « de l’Alcazar » est une pierre taillée longue de 2,15 m constituée de 2 fragments jointifs découverte sur le site de l’Alcazar (Marseille) lors de fouilles archéologiques effectuées en 2001 sous la direction de Marc Bouiron. Extrait d’une fosse où il avait été jeté avec d’autres pierres de taille, il pourrait être l’un des éléments d’un édifice du VIe s av. J.-C. peut être détruit intentionnellement et enfoui pour effacer la mémoire du sujet auquel cet édifice était dédié. Ce bloc présente la particularité de porter un très grand nombre de graffiti antiques superposés (lettres, silhouettes humaines et animales) parmi lesquels se distinguent néanmoins clairement des navires de guerre grecs identifiés par Patrice Pomey (CNRS-CCJ, Aix-en-Provence) comme des pentécontères, navires propres aux Phocéens mentionnés par Hérodote, le « Père de l’Histoire » et dont on aurait ici les seules représentations (extrêmement détaillées qui plus est) connues à ce jour. Malheureusement l’enchevêtrement des graffiti et les conditions d’étude en 2001 n’ont pas permis d’effectuer un relevé exhaustif des incisions par Jean-Louis Paillet (CNRS-IRAA, Aix-en-Provence).
Le bloc de l’Alcazar est conservé au Musée d’Histoire de Marseille (inv. 2013.9.5.1)
Le RTI, pour « Reflectance Transformation Imaging » ou « Imagerie par transformation de réfléctance » est une méthode de photographie informatique qui permet de capturer la couleur et les propriétés optiques de la surface d’un sujet et de le ré-éclairer dynamiquement et interactivement. En manipulant la lumière avec la souris sur un ordinateur, il est possible de faire apparaitre des éléments de micro-texture de surface de l’objet souvent difficiles à voir lors d’un examen empirique. Lors de rencontres avec des professionnels du patrimoine autour d’un objet, il n’est pas rare de les voir sortir leurs smartphones, allumer la lampe torche et faire des ronds avec cette lampe autour de détails (peintures, éclats, traces) pour faire apparaître des éléments peu ou pas visibles sur la surface de l’objet.
Le RTI propose de faire la même chose mais sur un écran avec la souris à la place de la lampe torche avec des collections entières d’objets.
Il devient alors très simple de faire des annotations ou des relevés dessus, de se tromper, de recommencer, de laisser tout le monde déchiffrer des signes, de mettre en exergue des détails importants, bref d’étudier sans contraintes des corpus entiers d’objets depuis n’importe où dans le monde et même en dehors des heures d’ouverture du Musée.
Dans le cadre de l’appel à projet « Service Numérique Innovant » du Ministère de la culture, Mercurio a développé un scanner RTI sur mesure et numérisé le bloc antique dit de l’Alcazar afin d’en réaliser un récit spacialisé interactif autour des graffitis qu’il comporte.
L’enjeu de ce projet a été de fabriquer une chaîne opératoire reproductible d’acquisition, orientation, annotation et valorisation de rendus RTI sur des sujets de grandes dimensions et de proposer une expérience pédagogique interactive au public qui restitue les résultats d’étude des chercheurs.
Cette chaîne est constituée d’une part d’une solution d’acquisition d’images pour la numérisation de grandes œuvres. Le système conçu est transportable pour être amené dans les musées ou sur des sites archéologiques, assemblable rapidement et opérable par une seule personne.
L’annotation et l’étude du bloc de l’Alcazar permettent d’apporter un nouvel éclairage sur les hypothèses des premières études des graffitis du bloc, de rajouter des traces invisibles auparavant, de tenter de les interpréter.
Cette chaîne est complétée d’autre part par une interface interactive qui permet la visualisation des différents points de vue facile à utiliser et multi support afin de garantir aux visiteurs la meilleure expérience possible. Il a été fait le choix d’une interface web, pour permettre aux groupes scolaires de poursuivre l’expérience dans la salle de classe et en distanciel.
Un dispositif d’acquisition RTI se présente sous la forme d’un dôme pourvu d’au-moins 64 sources lumineuses. Mercurio a conçu un système pour couvrir portion par portion le bloc en se déplaçant horizontalement et verticalement sur toute sa surface. Un dôme permet en multipliant les sources de lumières d’acquérir plus vite et de manière automatique et répétable l’ensemble des photographies nécessaires à la génération d’un fichier RTI.
La première limite de la technologie RTI est qu’il n’est possible de numériser que des pièces faisant au maximum 1/5ème du diamètre du dôme. C’est pourquoi, étant donné la taille du bloc de l’Alcazar, nous avons procédé par « patch » en mosaïque afin de couvrir morceau par morceau l’intégralité du bloc.
Les 12500 photos nécessaires au projet ont été prises en une journée.
La seconde limite à la numérisation de grands objets provient des algorithmes qui ne prennent pas en compte la géométrie du sujet photographié. Les résultats étants relatifs et valables uniquement selon le point de vue d’une l’acquisition, il n’était alors pas possible de fusionner les points de vue en une seule et même ortho-image.
La levée de ce verrou grâce à notre outil ouvre la porte à la numérisation d’objets de taille illimitée. C’est un progrès immense qui décuple les applications possibles de la technologie RTI. 6 mois de R&D ont été nécessaires pour obtenir une première preuve de concept et de faisabilité de la fusion des différentes images. La pandémie de COVID a mis en pause le projet jusqu’à la fin du printemps 2021, date à laquelle nous avons enfin pu fusionner les données en créant de nouveaux algorithmes RTI et en reprenant totalement le processus de traitement.
En faisant varier la lumière il devient alors très simple de faire des annotations sur l’image, de se tromper, de recommencer, de mettre en exergue des détails importants. Cette interactivité est intéressante sur deux aspects : l’étude sans contrainte des corpus entiers d’objets depuis n’importe où dans le monde et quand on le souhaite et la valorisation des objets pour expliquer le travail de lecture effectué.
Un groupe d’experts réunis par le Musée d’Histoire de Marseille a réalisé depuis septembre 2021 de nouvelles annotations de lecture du bloc. Une partie des ces annotations sont compilées et intégrées sur les zones d’intérêt de l’interface web pour offrir un récit spacialisé interactif autour des graffitis du bloc de l’Alcazar.
